La permaculture au Moulin du Pont-Rû par Guillaume Fenski
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Lettre d’informations pour des
territoires durables
Interview du 13 Juillet 2022 de Monsieur Sébastien Poniatowski, Maire de la commune de L’Isle-Adam (Val d’Oise) et Président de la communauté des Communes de la Vallée de l’Oise et des Trois Forêts.
Terre de Territoires : Pouvez- vous présenter brièvement vos responsabilités au sein de la commune de l’Isle-Adam et de façon plus large votre parcours ?
M. Sébastien Poniatowski : Je m’appelle Sébastien Poniatowski et je suis maire de L’Isle-Adam depuis 2017 et président de la communauté de communes de la vallée l’Oise et des 3 forêts depuis 2020.
Mon parcours a débuté à l’étranger, j’ai passé mon diplôme d’avocat et puis entre deux expériences dans deux cabinets étrangers j’ai vécu deux ans en Colombie. J’étais au service d’un projet dans le cadre d’une ONG qui traitait de l’accueil des migrants. Puis lorsque que je suis revenu en France, j’ai repris ma profession d’avocats depuis une dizaine d’années en étant à mon compte et par la suite je me suis installé à l’Isle-Adam ou j’ai été élu en tant que conseiller municipal.
Terre de Territoires : Comment présenteriez-vous votre commune en quelques mots ?
M. Sébastien Poniatowski : C’est une petite ville de 12 000 habitants qui a pour vocation à rester petite avec une densité relativement faible et avec un cadre de vie assez unique. Elle a la particularité d’être une commune attrayante et vivante avec toujours cet objectif d’offrir à ses habitants le plus grand nombre de services et d’installations possibles.
C’est une ville qui doit pouvoir à la fois accueillir des familles, nos ainés et les plus jeunes et parallèlement permettre à ses habitants d’y vivre : pouvoir s’y loger, s’alimenter, s’y promener et toujours avec cet objectif de protéger son cadre de vie et sa richesse naturelle.
Terre de Territoires : Quel est le succès de la commune selon vous ?
M. Sébastien Poniatowski : Depuis 40 ans c’est une ville qui a dérogé au standard habituel des villes de la “grande couronne”. Lorsque vous regardez les villes de la grande couronne vous vous rendez compte que beaucoup de villes ont pour unique objectif le développement des logements.
A l’Isle-Adam, nous avons ce souci de développer les logements, car nous devons pouvoir loger convenablement les habitants, tout en protégeant l’environnement autour, c’est pour cela que notre politique urbaine est de limiter les constructions qui ne sont jamais plus élevées que les arbres. D’autre part, nous souhaitons continuer à développer l’attractivité économique par les commerces et le tourisme – au sens très large du terme. Il s’agit ici non seulement d’un tourisme historique ou patrimonial, mais aussi d’un tourisme naturel avec différentes activités ludiques que la ville propose.
Le second point positif de la ville qui la rend si attractive sont ses installations qu’on retrouve généralement dans une ville de 30 000 habitants. Vous retrouvez tout un placement qui rayonne et c’est important parce que des commerces y vivent. Par exemple le marché de l’Isle-Adam est situé au cœur de la ville et il ne survivrait pas s’il n’y avait que les adamois pour s’y rendre.
Terre de Territoires : Quelle place ont le marché et les commerçants à L’Isle-Adam ?
M. Sébastien Poniatowski : Le marché et les commerçants de L’Isle-Adam ont vraiment une place centrale dans la dynamique de la ville, c’est ce qui fait que la ville soit vivante et non une ville dortoir, c’est pour cela que l’on y fait autant attention.
Terre de Territoires : Selon vous, les territoires ont-ils un rôle à jouer dans une alimentation durable et de qualité ?
M. Sébastien Poniatowski : Oui bien sûr, les territoires ont un vrai rôle à jouer dans une alimentation durable et de qualité. A l’Isle-Adam nous renouvelons la cantine et la grande nouveauté est que nous appliquons la loi égalim (permettant de garantir la diversité des produits et promouvoir le local et le bio). Nous avons cette politique d’introduire du bio et du local peu à peu. Il y a beaucoup d’agriculture sur le territoire et je pense qu’il y a un véritable un enjeu à faire en sorte que sur le département on puisse petit à petit remettre ces circuits au cœur de notre alimentation. Les producteurs du marché de l’Isle Adam viennent majoritairement de L’Oise et même certains de l’Isle Adam (pommes, poires, tomates, brocolis champignons…).
Terre de Territoires : Quelle place accordez-vous personnellement à l’alimentation pour la commune ?
M. Sébastien Poniatowski : J’accorde une place essentielle à l’alimentation dans la commune. Cela commence avec les cantines, c’est un sujet fondamental pour que les enfants puissent bien se nourrir. Nous avons une commission qui réunit les services de la ville ainsi que les parents d’élèves et les enseignants pour traiter ce sujet. Nous sommes conscients que pour certaines familles et pour certains enfants ce sera le repas équilibré de la journée et c’est pour cela que les cantines et le marché doivent être de grande qualité et pas simplement beau et bon.
Nous avons une quarantaine de restaurants à L’Isle-Adam, cela passe de la sandwicherie au restaurant gastronomique et c’est important d’avoir cette variété car ça participe à l’image de la ville. Aujourd’hui il y a vraiment un objectif partagé par tous de manger mieux, de qualité et local.
Nous avons lancé le renouvellement du marché car il y a un nouvel appel d’offre à horizon juin 2023.
Terre de Territoires : Quels sont les projets actuels ou ceux déjà réalisés ou même quelles sont vos ambitions pour la commune dans les domaines de l’alimentation et de la transition écologique ?
M. Sébastien Poniatowski : Nous devons déjà respecter la loi égalim et cela n’est pas simple.
Nous avons un projet municipal que j’ambitionne de mettre en œuvre d’ici 2 ans (2024), on aimerait créer un nouveau type de cantine et de self-service pour les enfants.
Aujourd’hui nous avons des installations dans les écoles qui sont très classiques et pour faire prendre conscience aux enfants des bonnes pratiques alimentaires, on veut reconfigurer complètement nos cantines afin de les responsabiliser et de leur faire prendre conscience de l’importance d’une alimentation saine et de qualité.
Pour la transition écologique, nous sommes assez ambitieux car cette année notamment on a consacré un gros budget d’un 1 000 000 d’euros pour la transition écologique puisque d’ici la fin de l’année 2022 on aura terminé de refaire toutes les isolations thermiques des 5 de nos 6 écoles. Nous allons faire la même chose pour tous les bâtiments publics (gymnase…) et on aura transformé à peu près 70% de l’éclairage public sur la commune. Elle sera passée en LED et sera dotée de capteurs qui permettent de baisser l’intensité des lumières la nuit.
Nous mettons en œuvre depuis deux ans notre PCAET (Plan Climat Air Energie Territoire) et l’objectif d’ici 2030 est de baisser sensiblement les émissions de carbone sur le territoire.
A l’échelle de la ville cela passe par la transition écologique, par les réformes de l’éclairage et par la politique vélo. Tous les ans on consacre plus de 200 000€ à toutes les installations de vélos, il y a vraiment un objectif d’accélérer l’utilisation du vélo dans une commune comme la nôtre.
Le port est aussi un projet qui peut être mentionné car c’est l’un des deux seuls ports à être décerné “pavillons Bleus” de la région Île-de-France (Ils respectent la biodiversité), ce qui est une vraie fierté car c’était l’objectif de réintroduire de la biodiversité afin que ce soit un port complètement écologique.
Nous avons également un jardin familial d’une trentaine de parcelles et nous venons de lancer un projet qui s’appelle “le potager ensemble”, c’est un projet alimentaire entre les jardins partagés et les jardins familiaux au centre de loisirs de la ville.
On y retrouve tout un programme pour initier les enfants dès le plus jeune âge au potager ; à la vie du potager. Nous organisons également une fête de la nature une fois par an (entre mars et mai) pour sensibiliser tous les adamois et habitants des villes limitrophes.
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