Dans le cadre de l’Observatoire sur le rôle et l’engagement des communes pour le climat nous avons eu l’occasion d’interviewer M. Lionel LECUYER, adjoint à l’environnement de Vémars le 17 avril 2023.
Terre de Territoires : De quelles manières pensez-vous que les communes sont concernées par le changement climatique ? Ont-elles selon vous un rôle à jouer ? Lequel ?
M. Lionel LECUYER : Oui, les communes ont un rôle à jouer, en particulier pour favoriser la biodiversité. Je suis très attentif pour les actions à mener pour la biodiversité. A ce titre j’ai répondu à l’appel à projet POLLINISATEURS SAUVAGES EN VAL D’OISE du Conseil Départemental qui m’a désigné lauréat de l’année 2022 au nom de ma commune.
Terre de Territoires : Quelle est votre perception de la prise de conscience et de la compréhension des élus, des responsables en mairie, des habitants ou des entreprises à propos des conséquences du changement climatique ?
M. Lionel LECUYER : J’ai l’impression que la compréhension des enjeux du changement climatique passe au second plan, ce n’est pas une priorité. Avant-hier, nous avons fait une balade thermique destinée à détecter les déperditions de chaleur ou “fuites thermiques” en vue des économies d’énergie et du réchauffement climatique. Durant cette balade, très peu de personnes ont participé. Sur les 150 flyers distribués, seule 5 personnes ont répondu à l’appel. Même au niveau des élus très peu de personnes ont participé.
Terre de Territoires : Quels sont vos engagements ou les actions de la commune en rapport avec le changement climatique ?
M. Lionel LECUYER : Concernant le climat, les actions que nous menons concernent principalement la biodiversité, avec l’aménagement des espaces verts. On fait beaucoup de plantations, sauf l’année dernière où elles ont été reportées à cause de la sécheresse. J’essaie d’avancer petit à petit avec le budget qui m’est alloué.
Concernant l’énergie, nous menons depuis très longtemps des actions d’économie d’énergie. C’est par exemple le cas de l’éclairage public où nous avons remplacé toutes les ampoules et commencé à éteindre à partir de 23h.
Terre de Territoires : Pensez-vous utile de structurer ou d’organiser ces actions dans un cadre cohérent, type Politique Climat ? Si oui, pourquoi ?
M. Lionel LECUYER: Oui c’est utile. Cependant, la traduction du PCAET me paraît très difficile. Depuis 2 ans nous avons mis en place un plan alimentaire territorial au niveau scolaire, et je travaille sur le plan de développement des itinéraires de randonnées.
Terre de Territoires : Pensez-vous nécessaire de consacrer une partie de votre budget à des actions pour le climat ?
M. Lionel LECUYER : Mon action ne répond pas spécifiquement à votre question, mais les différentes actions en cours agissent pour le climat.
Terre de Territoires : La commune dispose-t-elle d’indicateurs pour mesurer ses actions en faveur du climat ?
M. Lionel LECUYER : Oui cependant, nous n’avons pas les capacités techniques pour mettre en place ce type d’indicateurs pour le moment.
Terre de Territoires : L’articulation entre vos actions en faveur du climat et les orientations stratégiques des autres échelons territoriaux (intercommunalité, département, région, …) fonctionne-t-elle ?
M. Lionel LECUYER: Cette articulation est très dure à mettre en place. Nous faisons beaucoup de réunions mais nous n’avançons pas. C’est par exemple le cas de la diversification des terres, que nous n’arrivons pas à mettre en place avec les agriculteurs. Je trouve que sur les problématiques et les solutions abordés il y a plus d’arguments contre, que d’argument favorable.
Terre de Territoires : Rencontrez-vous des difficultés dans la définition, délibération, mise en œuvre de vos actions en faveur du climat ? Si oui, de quel type de contrainte s’agit-il (économique, climatique, institutionnel, humaine) ?
M. Lionel LECUYER : Notre principal frein est économique.
Terre de Territoires : Quel est le niveau de sensibilisation, de compréhension et de participation des habitants dans les actions en faveur du climat dans votre commune ?
M. Lionel LECUYER: Je ne mène pas beaucoup ce type d’action dans la commune car il y a très peu de retombés et de présence dans les réunions. J’ai fait un stand avec une animatrice de l’environnement lors de la fête du village, mais sur toute une après-midi moins de 10 personnes se sont arrêter. Par contre, je remarque que les enfants sont bien plus réceptifs à ses sujets. Lorsque je mène des actions de ce type, c’est plus à destination des enfants. Si une association environnementale souhaite s’engager dans des actions de participation et de sensibilisation environnementale, je la soutiendrai.
